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Blog Maçonnique - Première version
22 mai 2005

Rituel de l'Ombre, l'interview des auteurs

 

Eric Giacometti (journaliste et profane) et Jacques Ravenne ont écrit le thriller maçonnique "Le Rituel de l'Ombre" déjà évoqué ici. Le Blog Maçonnique les a interviewés.

Quelles sont les difficultés de cet exercice "à quatre mains" ?
Eric Giacometti. Il n’y a pas vraiment eu de difficultés majeures, nous étions d’accord sur les personnages et le fil du récit. Chacun relisait le chapitre de l’autre pour harmoniser l’écriture finale.

Y avait-il une répartition du rôle avec, pour le Maçon, les aspects rituelliques, historiques, philosophiques, et, pour le journaliste, les aspects liés à l'intrigue, l'écriture ?
Eric Giacometti.
 Toutes les parties maçonniques viennent effectivement du vécu de l’auteur maçon. J’ai endossé parfois le rôle de l’héroïne dans ses critiques sur la franc-maçonnerie et j’ai du me plonger dans l’histoire de la maçonnerie. Mais ensuite la répartition des rôles se brouille. Il a rédigé aussi des scènes d’action, j’ai écrit la partie en 1945 qui concernait le SS, lui dans le camp de concentration, j’ai mis ma patte dans le journal intime du maçon en 1940, etc.
Jacques Ravenne.
En fait, l’osmose a pris très rapidement. Chacun de nous a fini par sentir à quel moment du récit, il fallait accélérer l’action ou bien se concentrer sur une scène plus intimiste. Travailler à deux agit comme un révélateur : on découvre ses limites et l’autre vous aide à les franchir. Curieusement on est assez proche du travail en loge

Les Maçons sont habitués à des "essais" sur la Franc-Maçonnerie. Considèrent-ils l'approche de la F.M. à travers un thriller comme triviale ?
Jacques Ravenne.
Il faudrait d’abord s’interroger sur l’approche de la F.M  aux travers des essais qui lui sont consacrés ! La pratique de la maçonnerie est d’abord un vécu qu’un livre de réflexion, même le plus sincère, ne peut faire vraiment partager. L’avantage d’une fiction est de tenter d’explorer le plus de facettes possibles d’une expérience. Etre maçon ne se résume pas au travail en loge, c’est aussi confronter au quotidien son propre idéal… Ce n’est pas toujours évident ! Quant il s’agit en plus d’un commissaire de police confronté à des meurtres qui le dépassent, on peut voir apparaître les doutes les fêlures. Mais aussi, une soif de vérité, un besoin de lucidité qui fait de lui un maçon engagé dans la réalité. Ce que nous devrions tous être.
Eric Giacometti.
Pour ma part, je crois que ce thriller a pour fonction première de divertir et accessoirement de faire découvrir au public un bout d’univers étonnant, la maçonnerie, mais il n’a pas la prétention de livrer ce qui fait le cœur de l’initiation. S’il permet de faire tomber certains clichés ou de faire comprendre par exemple ce qui s’est passé contre les maçons sous l’occupation c’est peut-être utile. Moi même en tant que profane, je continue à me poser des questions sur la maçonnerie, quand bien même j’en ai longuement discuté avec mon co-auteur. Peut-être le thriller permet de s’affranchir d’une certaine langue de bois que peuvent avoir les maçons dans leurs discours devant des profanes. Ce côté lisse et policé, discipliné me laisse perplexe. C’est tout bête mais je me suis toujours demandé si un maçon pouvait laisser éclater sa colère quand quelque chose lui déplaisait alors qu’il est censé toujours adopter une conduite tolérante et qu’il doit se contrôler. Je pense que le passage où le héros explose en entendant les critiques acerbes de l’héroïne sur la FM est amusant sur ce point.

Comment passe-t-on du journalisme d'investigation ("La santé publique en otage") au roman ("Pannes de coeur") ?
Eric Giacometti. Très simplement dans la mesure où les romans se basent sur une certaine réalité. Le point commun des deux romans est de s’appuyer sur des éléments réels. "Panne de cœur" s’inspirait d’une affaire hélas bien réelle de pacemakers défectueux qui est toujours pendante devant la justice. "Le Rituel de l’ombre" se nourrit de matériaux plus divers (histoire des archives, Thulé, le soma, etc), mais tout aussi véridiques
.
Jacques Ravenne. En vérité, ces différents matériaux, nous les avons porté en nous de nombreuses années. Et puis vient un moment où une conjonction favorable se présente, une alchimie imprévue où tous ses éléments, peu à peu, prennent forme et place. C’est un processus étrange mais qui devient vite une nécessité. Les personnages acquièrent leur indépendance, l’intrigue se déroule et un roman est écrit.

Quand on a déjà traité des sectes, approche-t-on la Franc-Maçonnerie avec méfiance ?
Eric Giacometti. Non, la formule "Il est facile de rentrer dans une secte il est impossible d’en sortir, c’est le contraire en maçonnerie" m’a toujours semblé exacte. Les sectes développent une mécanique qui relève de l’endoctrinement et que je n’ai pas observée chez des maçons. En revanche, la méfiance venait plutôt des périodes d’enquête sur l’affairisme sur la Côte d’Azur où j’ai rencontré des maçons pas très recommandables. Il fut un temps où la F.M. me semblait receler plus de gens intéressés que de gens intéressants. J’ai par la suite évolué.

Comment avez-vous rencontré votre co-auteur ?
Eric Giacometti. C’est un ami de 25 ans, curieusement j’ai toujours respecté sa pudeur sur ce sujet et je ne l’avais jamais questionné sur cette partie de sa vie que je voyais comme son jardin privé, même quand j’enquêtais à l’époque sur la côte d’Azur. Sauf quand nous avons commencé à écrire ce livre.
Jacques Ravenne. C’est un ami de 25 ans ! Et qui en a bien passé 10 à m’expliquer qu’il ne pouvait y avoir de véritable quête sans appartenir à une confrérie initiatique ! Sauf que lui est resté en dehors du Temple et que j’ai fait le saut. C’est peut être cet écart  qui a donné naissance au livre.

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Une personne en Belgique combat la Loge pour faire la vérité sur la fraude, sur des meurtres d'enfants et concernant des enfants qui subissent des préjudices conséquent.
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