Edouard E. Plantagenet
Ceux qui
recherchent des ouvrages maçonniques sur ebay voient régulièrement
apparaître des livres signés du nom d'Edouard Plantanet. Quoi ? Un des
rois Edouard Plantagenet d'Angleterre aurait été maçon en des temps
fort éloignés ?
Mais non ! Edouard E. Plantagenet est le pseudonyme d'un auteur qui rédigea "Causeries initiatiques pour le travail en loge d'apprentis" (1929), "Causeries initiatiques pour le travail en chambre de compagnons" (1929), "Causeries initiatiques pour le travail en chambre du milieu" (1931). Son oeuvre est décrite dans le site de la Grande Loge de France ("Bibliothèque"). On y précise : "Son approche est symbolique et philosophique, les esprits cartésiens se reconnaîtront plus en Plantagenet qu’en (Oswald) Wirth."
Le
web est plutôt muet sur cet auteur dont le véritable nom était Edouard
Ignace Engel. Il est pourtant présent dans des dictionnaires de la
Franc-Maçonnerie mais c'est sans doute dans l'excellent ouvrage "La Franc-Maçonnerie sous l'Occupation" d'André Combes que l'on recueille les informations les plus intéressantes.
Edouard
Engel est né à Bruxelles le 11 mars 1893. Il s'installa en France en
1911 et fut naturalisé français en 1928. Il fut initié en 1925 à la
Loge "L'Effort" du Grand Orient et affilié à
la Loge Général Peigné de la Grande Loge de France. Il en fut le Vénérable.
Connu
pour la trilogie citée plus haut (et rééditée chez Dervy), Edouard E. Plantagenet fut aussi le directeur de la
revue "Les Annales maçonniques". Directeur des publications
internationales "La Paix", il faut aussi le président du Syndicat
professionnel des directeurs et éditeurs de journaux.
Plantagenet
créa le groupe français de la Ligue Universelle des Francs-Maçons,
elle-même fondée en 1905 au cours du 1er congrès espérantiste mondial.
Il fut membre du groupe maçonnique Fraternité-Réconciliation qui a
réveillé la Loge Goethe. Il fut le premier Vénérable de cette loge
parisienne d'expression allemande de la Grande Loge de France.
En mars 1942, il fut l'objet d'une demande de révision de
naturalisation en vue de sa déchéance de nationalité française pour
avoir été dignitaire franc-maçon. Cette révision est rejetée en août
1942 avec la mention "maintenu pour services rendus aux Affaires
étrangères". Juif, Plantagenet fut déporté et mourut en 1943. La Loge Goethe perdra d'ailleurs 6 des siens en déportation.