De l'influence attribuée aux philosophes, aux francs-maçons et aux illuminés sur la Révolution de France
"On a
surtout tâché depuis quelques temps d'attribuer la révolution de France
et tous les crimes qu'elle a fait naître, aux philosophes modernes aux
Francs maçons et aux Illuminés. Plusieurs écrits ont été publiés sur ce
sujet en France, en Allemagne et en Angleterre. Ils ont été lus avec
empressement, ils ont fait une impression d'autant plus vive, qu'on a
réuni pour la produire, tout ce qui pouvait dispenser de la peine de
réfléchir, tout ce qui pouvait flatter l'amour de l'extraodinaire et
beaucoup de préjugés et d'intérêts. On a substitué à des causes très
compliquées, des causes simples et à la portée des esprits les plus
paresseux et les plus superficiels. Chacun s'est cru capable de
prononcer sur des questions qui exigent de longues et nombreuses
recherches. Toutes les explications sont devenues faciles. Avec les
mots philosophes, francs maçons et illuminés, on accuse, on condamme,
on rend compte de tous les événements" (pp 6-7).
Ces mots introduisent l'ouvrage de Jean-Joseph Mounier paru en 1801. Ce document est téléchargeable sur le site Gallica.
L'avocat Jean-Joseph Mounier (1758-1806) fut député du Tiers état aux Etats généraux de 1789. Proche des "monarchiens",
il était partisan d'un système dit à l'anglaise (avec 2 chambres et un
roi avec le droit de veto absolu). On lui doit les 3 premiers articles
de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
Il fut
élu président de l'Assemblée constituante fin 1789. Il se retira
rapidement de la politique avant de voyager à l'étranger et y rédiger
plusieurs ouvrages. Il revint cependant en France en 1801 et devint
préfet de l'Ille-et-Vilaine avant d'être désigné conseiller d'Etat en
1805.